KIM Ae-ran n’a que vingt-cinq ans lorsqu’elle reçoit son premier prix littéraire, ce qui fait d’elle la plus jeune lauréate de Corée. Figure de proue de la jeune génération d’auteurs, elle met en scène la jeunesse coréenne, souvent arrivée à Séoul depuis la province. Après l’industrialisation et l’urbanisation des années 1960, la littérature coréenne traite souvent de ces jeunes qui ont quitté leurs villages d’origine pour la capitale. Pourtant, bien que les jeunes continuent d’être attirés par la mégalopole dans ce nouveau millénaire, ils sont de moins en moins sujets à des écrits littéraires. Comme KIM Ae-ran a passé la grande majorité de son enfance dans le village de Seosan et n’a découvert la vie à Séoul qu’à vingt ans, elle imprègne la vie de ses personnages d’une bonne dose de réalisme. C’est ainsi que « Ma vie dans la supérette » s’inspire de l’espace intensivement capitaliste d’une supérette ouverte 24h/24. Ses textes sont remplis d’humour, avec lequel elle décrit les habitants de ces espaces à travers un riche pathos. Bien plus qu’une imagination intelligente sous couvert de non-sens et qu’une narration de la psychologie d’individus trop ennuyeux, c’est la façon dont elle dévoile les secrets et les découvertes de la vie quotidienne de ses personnages, des jeunes gens ordinaires, qui fait le succès des œuvres de KIM Ae-ran.